Le Blog
5 janvier 2014
Chronique … De la relativité dans l'absolu
Chacun d’entre nous possède sa vision de la réalité, sa vérité. Nous constatons dans nos échanges quotidiens que certains de nos interlocuteurs (ou nous-même) développent des idées et soutiennent des points de vue comme si elles étaient des certitudes intouchables, des vérités absolues.
Cela peut convaincre, comme cela peut agacer voire exaspérer. Il faut bien le reconnaître, lorsque nous sommes confrontés à une représentation très différente de nos croyances, nous ressentons des tensions et adoptons des attitudes défensives ; comme si nous avions peur d’avoir à changer d’avis. Il nous arrive alors de nous dire que « vraiment, cette personne est bornée ». Lorsque la discussion tourne vinaigre, on constate un refus mutuel d’écouter l’autre sans le convaincre et sans se sentir contraint de penser comme lui. Le dialogue devient alors impossible pour laisser place, au mieux à un désaccord et une tension relationnelle, au pire à un pugilat.
Bref, plus on cherche à faire changer quelqu’un d’avis par une force persuasive trop directe, plus l’on constate l’émergence de résistances, de tensions à risque conflictuel. En effet, les interprétations, les prêts d’intention et les jugements explicites ou implicites, émergent dans l’échange et rendent la bonne communication nécessaire au dialogue, impossible. Ne faut-il pas se méfier de nos certitudes, de nos croyances et de nos vérités absolues ? Souvent elles nous enferment dans une réalité étriquée, nous empêchent d’écouter et donc de comprendre notre interlocuteur. Comme si écouter, c’était forcément changer d’avis.
Ouvrir les portes du dialogue par l’écoute
Il s’agit donc de développer une certaine souplesse pour adopter une posture d’écoute dissociée de soi, d’entraîner notre conscience à séparer nos idées de celles des autres, de mieux gérer notre réactivité. Toute vision de la réalité est recevable, ce qui ne signifie pas que l’on doit l’accepter. D’ailleurs pour mieux influencer, mieux vaut bien connaître les fondements des idées de nos interlocuteurs et pour cela, être encore capable de les écouter sans se laisser submerger par nos émotions.
Il nous faut être conscient de la relativité de nos idées et de nos croyances. Pour autant, nous avons besoin de renforcer certaines valeurs absolues qui nous sont indispensables pour nous guider dans nos choix de vie et qui nous permettent de savoir quelles sont nos priorités dans la vie. Face au désaccord, demandons nous s’il vaut mieux préserver la relation ou faire passer à tout prix notre point de vue.